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La Nef : "zoom" sur la salle de concerts


Fred J.

Combien faites-vous de concerts par semaine ?
Nous faisons à peu près 15 soirées par trimestre, donc ça fait grosso modo 45-50 soirées par an avec deux ou trois groupes, donc ça fait minimum 100 groupes par an.


Sélectionnez-vous des styles musicaux variés ou bien spécifiques ?
Nous sommes dans le créneau des musiques actuelles qui comprend le rock, le jazz, le blues, la chanson, les musiques électroniques et les musiques traditionnelles aussi. Ici, nous ne programmons pas de musiques traditionnelles. Nous avons plutôt la fibre rock même si nous tenons à programmer des choses différentes comme un peu de blues, ou de jazz. Toutefois, nous essayons de sortir des sentiers battus pour s'ouvrir vers les nouvelles tendances.


Pouvez-vous citer quelques groupes locaux ?
Malheureusement nous ne pourrons pas tous les lister. Toutefois, il y a un noyau de 5 à 10 groupes locaux qui sont plus ou moins prêts à partir sur la route. La difficulté chez les jeunes groupes, c'est qu'ils se forment et explosent très vite. Normal, quand on a 14 ou 15 ans, on n'est pas forcément très sûr de ses choix.

Zen Guerilla

Du coup, les groupes qui arrivent à maturité sont au dessus des 20 ans de moyenne d'âge. Il y a par exemple Mobil Session Team, qui fait de la power pop. Ils ont un album qui sort le 15 mars, et partent en tournée fin février. Il y a Mouloud, qui est beaucoup plus musique électronique. Il enregistre un premier album en ce moment et prépare son set live avec trois autres musiciens Charentais. Eux c'est sûr, ils vont faire quelque chose et on va les aider pour ça notamment matériellement pour leur permettre de répéter dans de bonnes conditions avec des techniciens.

Zen Guerilla

Préférez-vous accueillir des petits groupes ou des groupes plus connus ?
Très sincèrement, je préfère faire ce qu'on fait à Axelle Red ou Patricia Kaas. Par exemple, si on programme du Noir Désir dans un gymnase ou dans un grand lieu, c'est super, mais on a pas beaucoup de mérite. C'est passionnant techniquement, toutefois l'accueil du public se fait tout seul.

A la Nef, il faut vraiment bosser différemment en fonction des concerts que l'on fait pour toucher les différents public, qu'ils soient jazz, rock, trash métal, blues ou je ne sais pas quoi encore. C'est vraiment très différent comme travail.

Oui, mais les Rita Mitsouko c'est quand même un groupe connu qui va venir ?
Oui bien sûr. Je ne cherche pas à dénigrer Patricia Kaas ou Axelle Red. C'était juste un exemple. Ceci dit, les Rita Mitsouko c'est un peu plus dans l'esprit de ce qu'on fait. Mais c'est pareil. Faire les Rita, ça se fait tout seul. Toutefois, c'est une manière pour nous de faire découvrir la Nef à un public qui n'a pas forcément l'habitude de venir.


Comment connaissez-vous ces groupes ?
JL (Direction / Programmation) : Pour les trouver, il y a plein de moyens, notamment l'outil Internet, il y a les bouquins spécialisés, quelques émissions de radio, il y a MTV la nuit, par exemple. Il faut avoir une bonne culture musicale, savoir ce qu'on a envie de défendre aussi ! La Nef c'est plutôt une tendance musique amplifiée, rock, mais en même temps le Rock ne nous suffit pas. On a besoin de choses un peu différentes.

La Nef ne peut pas être une salle qui fonctionne sur un seul créneau musical. Il faut le brassage du public, c'est très important. Chacun évolue musicalement. On fait des choix et on essaie d'amener les gens sur ces choix et heureusement certains choix qu'on a fait il y a quelques années se sont vérifiés après. On a fait Zebda, Ben Harper, maintenant c'est énorme, intouchable pour nous.

Jean-Louis

Les événements comme la BD,
est-ce que cela influence votre programmation ?
Non, on ne cherche pas la facilité pour la programmation. On ne cherche pas à remplir la salle coûte que coûte avec des groupes connus. Par exemple, on a le mérite de faire venir les Rita Mitsouko bientôt, mais on n'a pas de mérite à faire 700 personnes parce que se sont des stars. Par contre sur le concert d'un groupe pas connu faire 300 personnes, ça c'est un vrai travail.

Lors du Midem à Cannes, il y a eu un reportage sur le format MP3 (fichiers musicaux). Est-ce possible que des petits groupes puissent se faire connaître grâce à ce format et à Internet ?
Ils sont tellement nombreux... Il faut être capable d'exister sur le Net ! Sur Internet, MP3, dans l'avenir ça pourra faire partie des supports pour s'exprimer et se faire connaître, c'est sûr .

Peut-on envisager que La Nef, pour donner un coup de pouce aux groupes locaux, leur propose de mettre sur son site certains de leurs morceaux au format MP3 ?
On envisage sur notre site de mettre quelques morceaux.


suite...: une soirée à la Nef


Mise en ligne le 23 février 2000