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Interview avec La Nef


Le Samedi 29 Janvier, à 11H, nous arrivons dans une salle qui se remet de ses émotions swing de la veille (Mardi Gras Brass Band) et qui se prépare à accueillir le Rock furieux de Zen Guerilla et Man or Astroman ?. Un grand merci à toute l'équipe de la Nef pour leur accueil si sympathique !
La Nef, même en plein jour, c'est toute une ambiance !


Dingo-la Nef, est-ce une association loi 1901?
Oui, c'est une association loi 1901. En fait, Dingo c'est le nom de l'association. La personnalité juridique c'est Dingo et la NEF c'est la salle, qui a été ouverte le 1er avril 1993.


La Nef... vue de l'exterieur !

Quelle est l'activité de l'association ?
L'activité que le public voit, c'est l'activité concert, mais en fait le boulot est beaucoup plus souterrain, moins médiatisé.


Le boulot souterrain, qu'est-ce que c'est ?
C'est tout le travail avec les groupes locaux et les jeunes musiciens, pour qu'ils puissent avoir les moyens de travailler dans de bonnes conditions et évoluer correctement.



La NEF n'est pas seulement une salle de concert ? La salle de concert, c'est le sommet de l'iceberg ?

Zen Guerilla

Voilà, exactement. Le but du jeu c'est d'avoir un dispositif qui soit cohérent. La Nef, c'est une salle de concert et un dispositif global à destination des jeunes groupes de la région dont un studio d'enregistrement aménagé dans un bus afin de leur permettre d'appréhender toutes les étapes de l'enregistrement et du son ce qui est très important quand on débute.

Pour les groupes, est-ce que c'est gratuit ?
Non, c'est pas gratuit. On leur facture juste une quote-part du salaire de l'ingénieur du son. Finalement ça leur permet d'enregistrer dans des conditions professionnelles pour un coût réduit en sachant que le Démobus travaille exclusivement sur des disques de démarrage. C'est très important. Notre but n'est pas de faire de la concurrence aux studios privés mais de créer un marchepied entre les locaux de répétition et les vrais studios d'enregistrement. En passant par le Démobus, les jeunes groupes vont découvrir ce que signifie réellement "enregistrer" et les contraintes que cela implique. De cette manière, ils auront moins d'appréhension une fois qu'ils iront travailler dans un studio plus gros où la contrainte du temps sera très importante puisque les prix à la journée sont assez élevés.


Est-ce que la Nef sert de salle de répétition ?
Pas encore. En fait, Il y a certains groupes qui viennent répéter ici lorsqu'ils ont des besoins bien précis. Par exemple, si un groupe part en tournée, on va lui permettre de répéter à la Nef pendant un ou plusieurs jours afin qu'il puisse préparer son set. On peut aussi mettre le lieu à disposition d'un groupe pour la préparation d'une conduite lumière. Mais on ne gère pas de planning de répétition. Ca va bientot arriver dans le cadre d'un projet que l'on met en place actuellement qui prend en compte la répétition mais aussi la formation aux musiques amplifiées.


Combien de personnes pouvez-vous accueillir ?
La capacité de la salle est de 600 personnes, mais c'est très rare quand on joue à guichets fermés. Quand on fait des groupes comme les Rita Mitsouko ou Zebda c'est sûr, la salle est pleine. En moyenne, nous accueillons environ 300 personnes par concert ce qui est plutôt positif compte-tenu de notre programmation. Entre 300 et 400 personnes, la Nef est une très belle salle. Pour les groupes, la salle est très bien garnie et pour le public c'est encore vivable. On peut regarder le concert dans de bonnes conditions à n'importe quel endroit.



Combien êtes-vous dans l'équipe de la NEF ?
Nous sommes 6 permanents et 4 intermittents du spectacle qui travaillent sur les questions techniques.


la régie du son

Dans tous les permanents qui sont ici, avez-vous tous une formation musicale à la base ou est-ce venu comme ça ?
Non, c'est une histoire de passionnés. Certains ont appris le métier sur le tas et ont grandi en même temps que le lieu. D'autres sont arrivés plus tard et ont appris les règles du boulot comme ça. Désormais, la tendance s'inverse. Les jeunes qui arrivent maintenant sont diplômés dans leurs domaines. Par exemple à Angoulême, le Lycée de l'Image et du Son propose une Formation de Technicien Supérieur post bac (BTS) dans le domaine de l'audiovisuel (vidéo, son, production). Aujourd'hui à la Nef, nous avons deux personnes qui ont suivi cette formation. C'est une très bonne base pour démarrer et après on se forge en bossant. Rien ne remplace l'expérience.


Combien y a t-il de salles comme la Nef en France ?
En ce moment, ce type de salle explose comme des champignons. Toutes les villes veulent leur salle Rock. Des salles comme ça il y en a dans environ une quarantaine de lieux qui sont regroupés sous ce qu'on appelle le réseau "Fédurok". Après il y a tout un tas de bars et d'associations qui programment dans des bars concerts ou lors de festivals et qui font un boulot extraordinaire également.

Quel est l'intérêt du réseau "Fédurok" ? Echanger des adresses, des noms ?
Oui, mais l'intérêt c'est aussi d'essayer de fédérer un peu les énergies, de travailler avec la SACEM, avec des prestataires et les pouvoirs publics pour aussi reconnaître ces musiques-là parce que même si c'est devenu le cheval de bataille du Ministère de la culture, le soutien que les pouvoirs publics peuvent amener à ces musiques-là c'est peanuts par rapport à ce qu'ils peuvent donner à l'opéra par exemple. C'est deux mondes complètement différents, si tu veux ! On travaille aussi pour faire en sorte que ces musiques-là soit reconnues à leur juste valeur.


La Nef : "zoom" sur la salle de concerts (suite)


Mise en ligne le 23 février 2000