|
Rencontre avec Jean-Claude VIOLLET |
|
A propos de la situation culturelle, nous avons en mémoire le sentiment de jeunes qui pensent qu'en dehors de grands moments et de temps forts, ils s'ennuyaient à Angoulême le reste du temps et qu'il n'y avait " rien à faire " Qu'en pensez-vous ? Puisque vous parlez des grands moments, des grandes manifestations, je pense qu'effectivement, il faut les faire vivre aussi en dehors de leurs temps forts. Il faut que la ville vive au rythme de ses festivals mais tout au long de l'année. Mais il y a aussi des programmations régulières de très grande qualité. La scène nationale Les Plateaux offre toute l'année un panel de diffusions importantes. On a des artistes en résidence, des créations, . Par contre, beaucoup de choses viennent de l'extérieur, et tant mieux, mais je pense qu'il n'y a pas suffisamment encore de mise en valeur des productions, des créations locales, des talents locaux. Il faudrait qu'on ait un moment pour cela, une semaine de la création culturelle, par exemple, pour montrer ce qui se fait, et qui souvent est peu ou pas du tout connu en musique, en théâtre, en danse, en peinture, en sculpture, en arts plastiques, . Car si ce n'est pas le politique qui crée, c'est lui qui peut et doit permettre, et même favoriser la pratique culturelle, la création, la diffusion. Et en particulier, il nous appartient d'aider nos jeunes talents, faute de quoi ils continueront au mieux de partir vers d'autres lieux, ou au pire de se perdre. Une autre question relative à de grands projets, quelle est votre position sur ceux-ci concernent plus directement les Angoumoisins comme par exemple : la Communauté, le Pôle Image, la Médiathèque, le Centre de Congrès, la Fusée Tintin, le Centre Nautique La communauté d'agglomération, c'est un événement
essentiel pour l'aménagement et le développement durable
de notre territoire. En effet, lorsqu'on était en syndicat intercommunal
ou en district, on restait dans une communauté de gestion c'est
à dire qu'on mettait en commun un certain nombre de services,
de moyens, pour faire mieux ensemble ce qu'on faisait moins bien seul
ou même tout simplement pour faire ce qu'on n'aurait jamais pu
faire seul. En passant à la communauté d'agglomération,
on passe au niveau du projet. On le voit bien à travers les compétences
nouvelles du développement économique, de l'aménagement
de l'espace, de l'équilibre social de l'habitat, des déplacements
urbains, de l'environnement... Il y a là quelque chose de complètement
nouveau, qui nécessite une petite révolution culturelle
puisqu'il y a, sur des points aussi essentiels, transfert de compétences
des communes à la communauté d'agglomération. C'est
pourquoi, j'ai insisté pour que la réutilisation du site
de la SNPE d'Angoulême (200 hectares) soit reconnue d'intérêt
communautaire, parce que ce n'est pas la ville d'Angoulême seule
qui doit réfléchir à ce projet qui intéresse
toutes les communes avoisinantes, l'agglomération et le département.
Et j'ai même proposé la création, sous l'égide
de la Communauté d'agglomération, d'une société
d'aménagement susceptible de mobiliser tous les acteurs potentiels.
La communauté d'agglomération est donc un outil nouveau
pour l'aménagement de notre territoire, mais c'est aussi un espace
nouveau de solidarité qui doit permettre de mettre fin aux délocalisations
sauvages de périphérie immédiate. Cela doit nous
permettre de construire autrement le développement économique
et d'agir avec plus de force pour l'emploi. Chaque commune, mais aussi
chaque quartier, doit être pris en compte dans la politique de
la communauté. Chaque projet doit faire l'objet d'une réflexion
préalable sur son utilité économique et sociale,
sa localisation, les moyens de déplacements utilisables pour
y accéder, son coût en investissement et en fonctionnement,
ses tarifs usagers. C'est vrai notamment pour le futur centre nautique-patinoire,
pour lequel il convient d'aborder en sus la question de l'utilité
des autres équipements nautiques existants, et notamment des
piscines couvertes de Montauzier et Ma Campagne, mais aussi de La Couronne.
Parce que je pense qu'ils couvrent aussi des besoins de l'agglomération
tout entière. En résumé, la communauté d'agglomération
est une bien belle aventure qui ne fait que commencer ! Angoulême,
la ville centre a une responsabilité particulière dans
cette construction en devenir, dont les enjeux dépassent déjà
très largement les 15 communes qui la composent. Sans aucune
volonté hégémonique, Angoulême doit être
le moteur de cette dynamique nouvelle.
La Médiathèque doit bien entendu être fonctionnellement rattachée au CNBDI et elle le sera naturellement mais doit-elle pour autant être collée au CNBDI ? Au moment où Internet met la planète à portée de main, comment deux établissements, implantés en deux sites différents mais sur une même ville pourraient-ils être dans l'impossibilité de communiquer à distance ?
Mais en tout état de cause, la médiathèque
correspond aujourd'hui à un véritable besoin, et je pense
qu'il faut rapidement construire cet équipement, en prévoyant
sa mise en réseau non seulement avec le CNBDI mais aussi avec
les équipements de quartiers de toutes les communes de l'agglomération. |