Rencontre avec Jean-Claude VIOLLET

Député de la Charente

Conseiller Municipal d'Angoulême

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Pour mettre en œuvre tout ce que vous évoquez, on a des atouts et des handicaps et cela ne concerne bien sûr pas que la ville d'Angoulême mais l'ensemble du département, quels sont, à votre avis les atouts et les handicaps du département de la Charente en général et de la ville d'Angoulême en particulier ?

Si on parle des atouts, il y a une qualité à valoriser c'est incontestablement celle de notre environnement, de nos espaces naturels, de notre climat. Mais je pense aussi à notre patrimoine, archéologique, roman,…, gastronomique, particulièrement riche également Il y a manifestement un axe tourisme, aujourd'hui insuffisamment exploité, et qui ne demande qu'à être développé, en gardant cette approche humaine, de proximité, tant recherchée aujourd'hui. D'autant qu'il faut ajouter à cela une richesse culturelle extraordinaire. On a en Charente de très grands festivals : Bande Dessinée, Musiques Métisses, Piano en Valois,… et aussi tout un foisonnement d'initiatives culturelles, locales, de très grande qualité.

Tout cela, encore une fois, parce que la Charente recèle des femmes et des hommes qui ont une rare capacité à imaginer, à innover, à entreprendre. On a là une chance et des atouts extraordinaires à exploiter. On y oppose souvent la mondialisation de l'économie, qui pourrait venir nous écraser, nous broyer menu, mais je suis précisément convaincu du contraire. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication ne sont pas pour nous un risque mais bien plutôt une chance extraordinaire parce qu'on peut avoir, de par la taille de nos entreprises et de nos collectivités, par la qualité des femmes et des hommes qui les animent et les font vivre, une grande réactivité, une adaptabilité que n'ont pas forcément des très grosses entreprises ou des bassins d'emploi beaucoup plus importants, mais fondés sur une seule activité. De petites entreprises se positionnent ainsi chaque jour sur ces marchés ouverts, y compris sur de très petites niches : l'une vend ces pianos à travers le monde, une autre répare des orgues dans l'Europe entière, une autre encore vend nos produits de terroir dans le monde entier. Mais cela peut s'accroître, se développer encore, avec une meilleure mise en réseau.
Les handicaps on en a aussi un certain nombre. Par exemple, on a encore le handicap de notre réseau routier. Mais ces choses sont en train de se corriger, avec le contrat de plan qui vient d'être signé et qui est un bon contrat, bien négocié, où la Charente a réussi à faire prendre en compte ses besoins. Mais il nous faudra encore le TGV Aquitaine, pour accéder plus rapidement aux grands pôles européens. On a aussi un fort déficit en équipements publics. On a là un retard considérable, qui n'est pas simple à rattraper parce qu'il engage de gros investissements et qu'il nécessite, à l'amont, une réflexion sur l'aménagement et le développement en général, puis sur l'ordre des priorités, et enfin sur les maîtrises d'ouvrage, c'est à dire sur qui décide, qui finance, l'investissement mais aussi le fonctionnement.
Tout cela est complexe. Aussi, face à l'éparpillement des décideurs, et parfois leurs difficultés à travailler ensemble, je considère que ma responsabilité est de m'employer à rapprocher les points de vue, à rechercher la plus grande efficacité, avec le seul souci de l'intérêt général pour l'agglomération d'Angoulême et notre département de la Charente. Et je souhaite notamment le faire pour le développement économique, convaincu que je suis qu'en la matière, c'est un peu comme dans les grands restaurants, les bons plats ne passent qu'une fois. Et que quand on laisse filer une entreprise qui cherche à s'implanter, elle revient rarement une deuxième fois. Sans oublier la formation qui est un élément essentiel de ce développement, parce qu'une entreprise c'est d'abord des hommes et des femmes et que sa compétitivité, sa performance, se jouent sur leurs compétences, leurs savoir-faire, et leur capacité d'adaptation tout au long de leur vie professionnelle. Et qu'il nous appartient de permettre à nos entreprises de bénéficier à tout moment des salariés les mieux formés. Sur ce point, on n'est pas encore à un niveau suffisant et on doit continuer à travailler, notamment sur les filières, traditionnelles ou nouvelles, que nous souhaitons développer. Ce n'est pas là soumettre la formation aux seuls besoins immédiats de l'entreprise mais bien donner aux femmes et aux hommes de notre département, et notamment à tous nos jeunes, des perspectives d'investissement personnel et professionnel, ici, en Charente, et en particulier sur l'agglomération d'Angoulême, où nous souhaitons qu'ils puissent rester vivre et travailler.

Parmi les atouts, vous avez signalé notre réactivité du fait de la taille de nos entreprises et grâce aux nouvelles technologies d'information et de communication. Nous avons l'impression que ce département est un peu" à la traîne ". Ne le croyez-vous pas ?

Je ne dis pas que c'est encore assez largement perçu, je dis qu'on pourrait avoir un réflexe de repli, alors qu'il faut précisément, tout au contraire, rebondir dans cette ouverture là. De grands bassins industriels, organisés presque exclusivement autour d'une seule activité, ont subi les contrecoups terribles de la mondialisation. Nous, nous avons des activités diversifiées, c'est une chance mais encore faut-il mieux nous organiser. Voyez, j'étais de ceux, et nous n'étions pas nombreux parce ce qu'il fallait un certain courage politique, qui disaient que la DCN avait des compétences, des savoir-faire, mais qu' elle devait se repositionner comme une entreprise de défense, avec des gains de productivité et un resserrement sur ses métiers. Et bien, elle est en train de le faire et elle a, j'en suis certain, un très bel avenir, sauf qu' il nous faut maintenant organiser très rapidement la mise en réseau de ses sous traitants, bien entendu d'abord autour des entreprises charentaises et de la région, mais au-delà aussi. Aujourd'hui, on en a les moyens ; je rencontre chaque jour des acteurs économiques et sociaux qui sont dans cette démarche, il faut les aider et les soutenir.

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