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Rencontre avec Jean-Claude VIOLLET |
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Pour mettre en uvre tout ce que vous évoquez, on a des atouts et des handicaps et cela ne concerne bien sûr pas que la ville d'Angoulême mais l'ensemble du département, quels sont, à votre avis les atouts et les handicaps du département de la Charente en général et de la ville d'Angoulême en particulier ?
Tout cela, encore une fois, parce que la Charente recèle
des femmes et des hommes qui ont une rare capacité à imaginer,
à innover, à entreprendre. On a là une chance et
des atouts extraordinaires à exploiter. On y oppose souvent la
mondialisation de l'économie, qui pourrait venir nous écraser,
nous broyer menu, mais je suis précisément convaincu du
contraire. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication
ne sont pas pour nous un risque mais bien plutôt une chance extraordinaire
parce qu'on peut avoir, de par la taille de nos entreprises et de nos
collectivités, par la qualité des femmes et des hommes
qui les animent et les font vivre, une grande réactivité,
une adaptabilité que n'ont pas forcément des très
grosses entreprises ou des bassins d'emploi beaucoup plus importants,
mais fondés sur une seule activité. De petites entreprises
se positionnent ainsi chaque jour sur ces marchés ouverts, y
compris sur de très petites niches : l'une vend ces pianos à
travers le monde, une autre répare des orgues dans l'Europe entière,
une autre encore vend nos produits de terroir dans le monde entier.
Mais cela peut s'accroître, se développer encore, avec
une meilleure mise en réseau. Parmi les atouts, vous avez signalé notre réactivité du fait de la taille de nos entreprises et grâce aux nouvelles technologies d'information et de communication. Nous avons l'impression que ce département est un peu" à la traîne ". Ne le croyez-vous pas ? Je ne dis pas que c'est encore assez largement perçu, je dis qu'on pourrait avoir un réflexe de repli, alors qu'il faut précisément, tout au contraire, rebondir dans cette ouverture là. De grands bassins industriels, organisés presque exclusivement autour d'une seule activité, ont subi les contrecoups terribles de la mondialisation. Nous, nous avons des activités diversifiées, c'est une chance mais encore faut-il mieux nous organiser. Voyez, j'étais de ceux, et nous n'étions pas nombreux parce ce qu'il fallait un certain courage politique, qui disaient que la DCN avait des compétences, des savoir-faire, mais qu' elle devait se repositionner comme une entreprise de défense, avec des gains de productivité et un resserrement sur ses métiers. Et bien, elle est en train de le faire et elle a, j'en suis certain, un très bel avenir, sauf qu' il nous faut maintenant organiser très rapidement la mise en réseau de ses sous traitants, bien entendu d'abord autour des entreprises charentaises et de la région, mais au-delà aussi. Aujourd'hui, on en a les moyens ; je rencontre chaque jour des acteurs économiques et sociaux qui sont dans cette démarche, il faut les aider et les soutenir. |