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Vous êtes donc un député heureux ?
Je suis simplement un député qui s'efforce de remplir
au mieux le mandat qui lui a été confié, au plus
près des réalités, des citoyens, des forces économiques,
sociales, associatives, et des élus des 94 communes de la circonscription,
avec la ferme volonté d'aider notre département de Charente
à dépasser ses difficultés, à faire mieux
prendre en compte ses besoins, ses attentes, ses projets, pour que la
croissance aujourd'hui retrouvée soit, chaque jour, source d'un
peu plus de mieux-être pour le plus grand nombre de nos concitoyens.
Vous êtes aussi conseiller municipal, en tant que conseiller
municipal, quelle est votre appréciation en matière d'urbanisme
et de développement économique de la ville d'Angoulême
?
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Sur la politique d'urbanisme, (j'ai une petite
expérience professionnelle dans ce domaine pour être
un ancien de l'Equipement), je regrette que, depuis une dizaine
d'années, on ne travaille plus qu'au coup par coup. Parce
qu'en matière d'urbanisme, la seule approche qui vaille,
c'est de commencer par penser globalement pour ensuite agir localement.
Prenons l'immeuble Charbonneau, au carrefour Barrouillet, par
exemple ; alors qu'il est situé au cur du Pôle
Image, à coté du vaisseau amiral de Magélis
qu'est le CNBDI, et bien on le vend, à vil prix, puis on
le rachète, au prix fort, et enfin on le laisse des années
sans affectation particulière, en proie aux dégradations
du temps et
des hommes. Mais c'est la même chose pour
l'îlot Saint Joseph en plein centre ville, à deux
pas de la magnifique place du Minage, acheté voilà
des années au prix fort, récemment revendu à
perte, et aujourd'hui toujours en attente de projet bien défini.
Comme c'est aussi le cas de l'îlot Jean Moulin à
Ma Campagne avec les "850" logements, dont le projet
de requalification, que j'évoquais précédemment,
n'en finit pas de sortir.
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Depuis combien de temps aussi entend-on parler du réaménagement
du " Champ de Mars", un projet important qui semblait un moment
être porté par la ville et qui aujourd'hui paraît
être à nouveau passé aux oubliettes, alors qu'on
a laissé se faire l'aménagement de La Gâtine, encore
une fois sans prendre en compte, dans leur globalité, tous les
problèmes d'urbanisme, de logement, de développement des
services, et en particulier du commerce, des déplacements, dans
ce secteur clé de la ville et de l'agglomération.
En matière de politique économique, il y a, à mon
sens, une vraie difficulté, un manque de lisibilité et,
au final, d'efficacité du fait de la multiplicité des
acteurs, et des outils. Ainsi, on a le Syndicat Mixte pour le Développement
Economique de l'Agglomération d'Angoulême, Charente Développement,
la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Angoulême, la Communauté
d'agglomération du Grand Angoulême,
et il me semble,
pour le moins, que ces acteurs n'agissent pas aujourd'hui avec la volonté
d'une approche globale, cohérente, forte et dynamique, quand
ils ne sont pas en situation de rivalité larvée ou, pire
encore, d'affrontement ouvert et
public, ce qui est absolument
dramatique pour l'aménagement et le développement économique
et de l'emploi sur notre territoire. Pourtant, il me semble qu'il y
a un certain nombre de principes simples, et déjà mis
en uvre par de nombreuses agglomérations et départements.
Il s'agit d'abord de la maîtrise du foncier, qui n'est pas assurée
comme elle devrait l'être, puis des dispositifs financiers, qui
méritent d'être clarifiés, mais aussi le soutien
à la création d'activités, avec la mise en place
d'incubateurs, de pépinières d'entreprises, pour permettre
qu'une idée, un projet soient immédiatement pris en charge,
le temps de sa maturation, de la vérification de sa faisabilité
technique, économique, puis, le cas échéant de
sa concrétisation et de son développement . Au-delà,
il nous faut avoir une réflexion sur les filières porteuses
de développement économique et d'emploi. Nous avons des
filières traditionnelles, comme la filière mécanique
dont la DCN Ruelle est la base, mais avec tout un tissu de petites et
moyennes entreprises qu'il convient de mieux mettre en réseau
autour. Je pense aussi à la filière électrique
et électrotechnique autour de Leroy Somer, de la Saft, de Schneider,
qu'il nous faut également conforter. Mais il y a également
l'agroalimentaire, avec notamment une filière viande de très
grande qualité, et c'est pourquoi je me bats pour trouver une
solution d'avenir aux abattoirs d'Angoulême car il n'est pas pensable
d'avoir développé des productions telles que les nôtres,
avec un souci permanent de la qualité, avec une totale traçabilité,
et qu'on ne valorise pas ces productions sur place, afin d'en garder
ici la valeur ajoutée. Et puis il ne faut pas oublier la filière
de l'imprimerie, du façonnage, autour notamment de l'emballage,
où il y a aussi beaucoup à faire. Mais il y a aussi des
filières nouvelles ! L'image, rencontre entre le riche passé
de notre département de Charente, autour du papier, et la modernité
de l'image d'abord fixe et maintenant animée, en trois dimensions,
interactive. L'environnement aussi, un secteur porteur, sur lequel,
en utilisant les compétences existantes à la SNPE, notamment,
on pourrait développer un pôle d'excellence en terme de
formation, recherche, et processus industriels, notamment autour du
tri de la réutilisation ou de l'élimination des déchets,
et en particulier des déchets industriels. Je crois que l'agglomération
d'Angoulême, notre département de Charente, doivent très
rapidement se doter d'une nouvelle politique économique, et qu'on
a tous les moyens pour le faire, des filières traditionnelles
fortes, d'autres, nouvelles, pleines de promesses, et surtout des hommes
et des femmes, des chefs d'entreprises dynamiques, pleins de projets,
pénalisés aujourd'hui par la multiplicité des lieux
de décision, leur trop faible réactivité, une insuffisante
mise en réseau. Des défauts qu'il nous faut corriger au
plus vite, si nous voulons pleinement profiter de l'embellie économique
!
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