VATEL

De Roland Joffe, avec Gérard Depardieu,
Uma Thurman, Tim Roth, Julian Sand .....

Alors que je m'interrogeais sur les films dont j'allais pouvoir vous parler durant ce mois de mai plus fertile aux arbres en fleur et aux jupettes moule-moule qu'aux grandes sorties cinématographiques (Cannes oblige ) ma copine, me demanda ce qu'avait déjà fait ce Roland Joffé. Tu sais, lui dis-je, ses bons films se comptent sur les trois doigts des deux mains d'un lépreux. Ainsi, as-tu déjà vu mon bel amour : La Déchirure, Mission et la Cité de la Joie (moins drôle que celle de la Peur) et bien tout cela, c'est de lui. Même s'il n'est pas forcément reconnu à sa juste valeur, on peut reconnaître qu'il fait du cinéma adressé au plus grand nombre avec des sujets pas toujours rassembleur. Quittant les sujets politiques et polémiques, il nous revient aujourd'hui avec une oeuvre pour le moins alléchante puisqu'elle se passe côté cuisine. Avec un budget plus que confortable et la crème de la distribution internationale, il adapte le scénario de Jeanne Labrune qui mit l'eau à la bouche à bon nombre de réalisateur avant que Joffé se l'accapare afin de mieux nous le faire savourer.

Poêle dans la main. En 1671, le Prince de Condé doit retrouver les faveurs de Louis XIV. Pour cela, il a l'idée de faire un énorme banquet en invitant la cour dans son château de Chantilly, ce qui déjà donne confiance. Pendant trois jours, les festivités doivent être énormes et les estomacs repus de rigueur. Pour s'assurer de la bonne marche de ce festin de roi, le Prince a
délégué son + grand cuisinier Vatel de tout organiser. Mettant les petits plats dans les grands, il sera à la commande d'une véritable armée de domestiques devant servir et surtout éblouir le roi. Alors que les réjouissances sont à leur combles, Vatel se noie dans les yeux d'Anne de Montausier. Entièrement sous le charme de cette suivante de la reine, le maître rêve déjà de la passer à la casserole même si elle ne se nomme pas Babette. Il finiront finalement dans les bras l'un de l'autre. Mais au troisième jour, après avoir séparé le blanc des jaunes comme d'autres les
eaux des lieux secs, le poisson prévu pour le repas ne vient pas. L'affront est terrible pour le cuisinier et sa raison de vivre deviendra aussi celle de sa mort.

Avec une belle élégance, Roland Joffe nous raconte l'histoire de ce cuisinier exigeant et dont l'honneur prime avant tout. Gérard Depardieu était bien sûr le plus amène à jouer ce personnage démesuré dans sa manière de faire et de penser. Uma Thurman toujours aussi ravissante éclaire de sa beauté le coeur du film comme celui de Vatel; quand à Tim Roth il est impeccable sous la perruque du marquis de Lauzun. Ce récit culinaire sans tâche, se regarde avec envie et gourmandise.