LA LIGNE VERTE


De Frank Darabont, avec Tom Hanks,
Michael Clarke Duncan, Gary Sinise, David Morse...

Durée 3h09


Stephen King est un des écrivains américains des plus prolifiques de sa génération. Proclamé le maître de l'épouvante et de l'horreur il n'a comme unique objectif que de faire passer des nuits blanches à ses lecteurs âgés de 7 a 77 ans. But atteint (et Milou ? ) lorsque l'on se met à frissonner devant les pages de Ca, du Fléau ou de Shining, j'en passe et des meilleurs (mais des moins bons aussi).

Et si ses récits furent souvent adaptés pour le cinéma ou la télévision, il est amusant de noter que c'est avec des oeuvres moins fantastiques qu'il a connu de vrais beaux succès sur grand écran. On se rappelle alors de Stand By Me, de Misery ou des Evadés, excellent film qu'il faut redécouvrir et qui était déjà signé Frank Darabont. Pour leur deuxième collaboration, ils ont gardé le même décor de prison et de matons et nous présentent cette ligne verte qui raye moins le nez que certaines lignes blanches.


Au premier abord, John Coffey n'a pas l'air commode, il aurait même plutôt tout de l'armoire normande. Brute épaisse à la force herculéenne, il pourrait être le fils de Mr Propre et du géant vert s'il était noir. Bref, le genre de gars qu'on n'embête pas quand il demande du rabe de gâteau de riz à la cantine. Alors qu'il est accusé du viol et du meurtre de deux jeunes filles dans une forêt, son comportement en prison est bien différent des assassins habituels. En effet, il est poli et même plutôt réservé.

Mais surtout il possède le don de guérir et de soigner les individus ainsi que les petites souris blanches. Ce rebouteux des prisons, ce magicien des soins palliatifs serait-il donc un molosse au coeur tendre plutôt qu'un grand méchant loup pervers ? La justice américaine aurait-elle pu se tromper en envoyant à la chaise électrique un innocent afin qu'il devienne pour un court instant Mr 100 000 volts à l'instar de Bécaud ? C'est pas possible ! Je le crois pas !



Ce qu'il va falloir offrir comme cadeau aux cinéastes Hollywoodiens c'est une belle paire de ciseaux. Car après Magnolia qui dure plus de trois heures, c'est maintenant le cas de cette ligne verte.

Alors même si le propos est plus qu'intéressant : Comment un pays qui se veut avant-gardiste peut-il encore envoyer des gens à la peine capitale ? ; et le casting impressionnant, on n'oubliera pas de sitôt M.C. Duncan, on ne peut que regretter une mise en scène à ras les barreaux et au classicisme à tout craindre. Si certains trouveront ce film fort touchant et émouvant, d'autres tenteront forcément de s'évader durant la séance.