Gérard Lauzier fut longtemps un auteur de BD assez réputé et à l'humour assez spécial voir même assez cru. Tout le monde se rappelle des aventures de Zizi Panpan ou ses planches retraçant différentes Tranche de Vie. Mais s'il commença à écrire dès 1978 des scénarii pour le cinéma, c'est avec Mon Père ce Héros qu'il connut le véritable succès en tant que réalisateur. Six films en dix-huit ans, on ne peut pas dire qu'il abuse même si parfois on n'a pas forcément compris l'engouement du public. Alors que ses deux derniers films furent avec Gérard Depardieu, il a demandé à deux actrices qui le connaissent très très bien d'être les personnages de sa dernière comédie. Josiane et Fanny se sont jetées avec autant d'empressement dans l'aventure que le petit Johnny sur sa ration de pain dur quotidienne.

Un français dans la jungle. Benjamin a neuf ans, toutes ses dents et toutes ses grands-mères. Et si elles sont toutes les deux folles de leur petit rejeton, elle ne peuvent pas se voir en camé ni en peinture. Alors, lorsque le petit décide d'aller à la recherche de son père, chercheur d'or en Amérique du Sud, nos deux mamies vont se sentir obligées de l'accompagner et troquer leurs cartes vermeilles contre une carte du monde. De ce curieux trio à quatre puisque accompagné par Jean, un ami du papounet, nous allons suivre les différentes galères entre la faune sauvage, les Indiens collants, les bas filés, les tueurs qui veulent leur peau et les animaux mangeurs de vieilles. Dans ce milieu hostile, nos deux aventurière en jupons vont bientôt regretter Amour, Gloire et Beauté, La chance aux Chansons et Julien Lepers. Mais si le petit s'amusera de ses péripéties, nos deux grands-mères ne tarderont pas à montrer qu'elles ont du poil aux pattes et qu'il est bien loin le temps où elles savaient faire du bon café.

Si pour Guy Lux, le cheval c'est son dada, pour Lauzier, le Brésil c'est sa jeunesse. Scénariste et réalisateur de ce film, sorte de Jaguar et d'Indien dans la Ville mélangé, il réussit un film qui pourra être vu de 7 à 77 ans. Mais l'intérêt de cette histoire est bien évidement ses deux héroïnes principales : Fanny Ardant et Josiane Balasko qui n'ont pas hésité une seconde avant d'enfiler les collants (à varices ?) de leur personnages. Sympa, dépaysant et très qualité française, cette comédie plaira à toute la famille et c'est fait pour.