UNE HISTOIRE VRAIE

De David Lynch, avec Richard Farnsworth,
Sissy Spacek, Harry Dean Stanton...

Durée 1h50


Il suffit de voir Eraserhead, Twin Peaks et Lost Highway pour comprendre que David Lynch est un fervent du surnaturel ou plutôt même du surréalisme. Avec des histoires souvent glauques et pas toujours accessibles à la première lecture, il préfère la sensation à la compréhension totale de ses oeuvres.

Et c'est pour cela que son dernier film est déjà un événement vu que pour la première fois il raconte une histoire vraie (d'où le titre ) et que ce n'est pas lui qui en signe le scénario mais Mary Sweeney qui n'est autre que sa petite femme et qui a voulu à tout prix apporter ce récit dans les salles obscures qui deviendront lumineuses pour ce cas précis. Mais s'il aurait put raconter l'histoire d'un ébavureur de la Télémécanique, de la vie d'un supporter du P.S.G à Beauvais ou d'une pâtissière aussi appétissante que ses croissants, il préféra celle un peu folle d'un vieil hurluberlu.


Au fait, saviez vous que la chouette chuintait ? Trou story...

Dans un coin des plus paumés de l'Iowa vit Alvin un pauvre vieil agriculteur qui attend que son maïs pousse et que la vie passe au milieu de ses champs. Mais voilà que notre brave homme va apprendre que son frère, qu'il n'a pas vu depuis dix ans, vient d'être victime d'une attaque cardiaque. Ne faisant ni une ni deux ni trois ni quatre, il saute sur son tracteur qui fait au moins du sept km à l'heure alors que tant d'abrutis rêvent de faire du 2.30 avec leurs bourrins.


Bourru et entêté comme peuvent l'être les gens de la terre en général et les chasseurs en particulier quand ils rencontrent Sophie Marceau, personne ne lui fera changer d'idée sur ce voyage d'une distance de 700 km. Adepte d'Attila, là où il passe rien ne repousse avec sa tondeuse, il mettra six semaines à parcourir ce périple ce qui fait plusieurs vies de papillons.


David Lynch prend le temps en observant les paysages de l'Amérique profonde. Mais si dans ses 'uvres anciennes le calme et la sérénité affichés de ces petites villes de province n'étaient là que pour masquer l'horreur et le trouble lorsqu'on grattait un peu, ici Lynch ne s'en occupe pas. A la croisée des chemins, nous rencontreront bien des gens typiques comme les aime le cinéaste mais sans qu'il n'y ait aucun jugement ni parti pris. Dans des images d'une beauté rare proche de certains tableaux, il est juste là pour suivre la folie d'un vieux papi qui fera parti de notre famille et de nos souvenir longtemps après avoir disparu du grand écran.