GLADIATOR

De Ridley Scott, avec Russell Crowe,
Richard Harris, Joaquim Phoenix,...


Ethymologeons-nous sur le mot gladiateur : lorsque l'on manquait de bois pour l'hiver à Rome, la seule façon de faire de la chaleur était de prendre des esclaves que l'on nommait des gla-gladiateurs (parce qu'il faisait très froid) et de les mettre dans la cheminée pour ranimer le feu. Puis, avec le temps cette tradition se perdit et le mot se transforma en gladiateur d'abord puis en radiateur ensuite. C'est ainsi que Ridley Scott, alors en pleine montagne française avec de la neige partout et qui se les caillait sec, héla à la cantonade que dans ce putain de chalet où il logeait ce qui manquait le plus c'était un gladiateur électrique pour au moins faire sécher ses chaussettes. L'écho et la cantonade répondirent : "No Ridley, not gladiateur but radiateur"... "but radiateur" ( O.K., écho !) (- t'as vu, je le fais super bien l'écho). Le sujet de son nouveau film était tout trouvé.. Et plutôt que de raconter la vie de Rhotélec, il préféra chausser les sandalettes de Spartacus et s'engager sur les voix du péplum. Si ce genre eut un véritable succès avec des films comme Ben Hur ou la série des Macistes, il tomba aussi rapidement en désuétude pour être quasiment oublié aujourd'hui. Le pari était donc risqué, mais Scott l'a relevé haut la main, même haut le pouce ce qui pour les jeux du cirque est plutôt bon signe.

Glaive Party.Vers quelques temps après J.C., le général Maximus fier et bien monté sur son cheval est pressenti pour succéder au vieil empereur Marc Aurèle. Mais Commode (filius de Marc Aurèle et qui n'a de commode que le nom) veut s'octroyer le pouvoir. Il donne l'ordre d'éliminer le général ainsi que sa famille. Miraculeusement rescapé, Maximus devient esclave et deviendra gladiateur. Commode comprenant que le peuple se contentait de pain et de jeux, organise bon nombres de combats sanglants. Les romains se précipitent en masse voir ce drôle de cirque où les lions et les tigres, nourris seulement d'un petit suisse, ne font qu'une bouchée (à l'arène) de ces apprentis dompteurs que sont ces gladiateurs qui gladiatent. Maximus sortant gagnant à chacun de ses combats devient une légende à travers l'empire. Même s'il recherche sa liberté tel Ma et Louise, ce qu'il veut avant tout c'est pouvoir venger sa famille, ce qui deviendra possible le jour où Commode viendra le voir combattre.

Enfin un Ridley digeste. Pour tous ceux qui aiment les films de gladiateurs qui se ointent le corps, mais aussi pour tous les autres cette oeuvre n'a pas fini d'étonner et de détonner tant par sa réalisation, son scénario mais aussi par ses acteurs. Russell Crowe, flic dans L.A. confidential, excelle à nouveau dans son rôle de gladiatueur. Scott, réalisateur d'Alien, Blade Runner... retrouve enfin ses repères et son talent que l'on pensait perdu depuis son Christophe collant. Il nous fait rugir de plaisir avec cette histoire antique qui est loin d'être en toc. Et il ne serait pas étonnant que ce film remporte pas mal d'Oscars... ou du moins un César l'année prochaine.