FISH AND CHIPS

De Damien O'Donnell, avec Om Puri,
Linda Basset, Jordan Routlege, Archie Panjabi...

Durée 1h36

En ce début février où les sorties importantes sont nombreuses, voici un "petit" film qui débarque de nulle part et qui pourtant a le droit aussi à la plus grande considération.

Présenté à Cannes l'année dernière dans la catégorie "Un certain Regard" il a fait l'unanimité autour de lui beaucoup plus que l'Humanité, la palme d'or. Car pour son premier film Damien O'Donnell propose un style, un ton et une chaleur communicative qui nous envahit et qui ne nous lâche plus du début à la fin du film.

Adaptant la pièce de théâtre East is East, le cinéaste a refusé d'en faire un film plan plan en forme de théâtre filmé, car cette oeuvre est vive et plein d'humour.

Nous sommes en 1971, à Salford, dans un quartier populaire du Nord de l'Angleterre. George Khan règne en véritable despote sur son magasin de fish and chips ainsi que sur ses sept enfants. Les ayant élevés d'une main de fer dans un gant de laine de verre, il les a poussés à devenir d'irréprochables Pakistanais, pays d'où il est natif. Mais cette culture n'a pas grand chose à voir avec les pattes d'éph et les grosses fleurs aux couleurs criardes qui commencent à fleurir dans ces débuts 70. En plus George s'apprête à forcer l'un de ses fils à se marier de force avec une fille d'une famille encore plus traditionaliste. Ce qui n'enchante que moyennement le pauvre diable, qui lui n'a comme seule idée que d'être considéré comme un jeune de son époque.

Par des dialogues souvent très drôles entre le choc des cultures et des générations, le public sourit souvent à cette oeuvre de bonne augure. Dans un univers à la Stephen Frears, on s'attache assez volontiers aux personnages jamais caricaturaux puisque toujours en ébullition ou en évolution. Après ce premier film, parions que le cinéaste en fera un deuxième tout en espérant que le système ne mange pas O'Donnell