FIGHT CLUB

De David Fincher, avec Brad Pitt,
Edward Norton, Helena Bonham Carter, Meat Loaf Aday

Durée : 2h15

En à peine huit ans et quatre films David Fincher est devenu un nom incontournable dans le milieu du cinéma américain. Car après avoir réalisé des clips et des pubs dont on sent encore l'influence dans ses oeuvres tant ses montages sont rapides (façon hyper-cut) et ses images significatives, il commença sa carrière de cinéaste en réalisant Alien 3 (rien que ça) qui ranima le mythe et décoiffa son héroïne principale puisque Sigourney était rasée (sur le dessus uniquement) durant tout le tournage. Mais c'est avec Seven et son univers pluvieux qu'il connut son plus gros succès public même si cette fois-ci il alla encore plus loin vu que son actrice en perdit carrément la tête à la fin. Avec The Game et ses règles moins rigolote que celle du cochon qui rit, il connut pourtant l'échec car sa partie était trop longue, répétitive et même un peu vaine. Pour son dernier film, David fâché de cet insuccès a relevé ses manches et le niveau pour nous offrir un film coup de poing dans la gueule qui va vous laisser knock-out pendant un bon bout de temps.

Ca va fighter à tout va... Il faut savoir avant de tout comprendre que
la première règle d'or du Fight Club et de ne pas parler du Fight Club et que la seconde règle d'or et de ne toujours pas parler du Fight Club. Alors au revoir et à bientôt... Mais non je déconne. Le narrateur est au départ un homme gentil qui fait tout bien comme il faut là ou on lui dit de faire. Une petite vie à la métro, boulot, dodu qui est loin de le contenter. Alors il va se mettre copain avec un asocial notoire, Tyler, qui se fout de tout et de tout le monde, véritable "casseur de couilles" et de têtes dans une société où les plats ne sont pas faits pour qu'on y mette les doigts et encore moins les pieds. Alors, il va créer un club très fermé où le seul intérêt est de se foutre des gnons à poings nus et "séqueux" et d'en recevoir aussi beaucoup. De ses bastons privés où la violence est sans limite et sans enjeu, va se créer une sorte de petite armée de skins, les "Space Monkeys", d'une finesse exquise, qui seront prêts à réduire en miettes tout ce qui bouge.

Un film qui casse des briques mais aussi des voitures, des avions et quelques gueules... Ca n'aurait put être qu'un film pas glop, pas glop sur des combats à la beauf comme en tourne Van Damme, mais là on en est très loin. C'est parce que ça fait pas de bien par où ça passe, parce que Fincher sait faire et parce que c'est aussi bien écrit que c'est bien filmé que l'on ressort transformé et pas du tout rassuré lorsque la lumière se rallume. Car ce que nous donne à voir le cinéaste est avant tout un regard sur nous-mêmes et le monde dans lequel nous vivons. Brad Pitt et Edward Norton sont tout bonnement ahurissants dans cette oeuvre à l'esprit frappeur et pour le moins frappé.